L’écrivain François Légende nous raconte le microbiote. Un texte original et imagé, seulement pour vous : Sachons cultiver notre jardin
En exclusivité pour vous, nous avons demandé à François Légende de rédiger un texte« littéraire » sur la flore intestinale. Écrivain, mais également scientifique et ami de la Nature, François Légende propose un texte amusant et allégorique : « Sachons cultiver notre jardin ». Bonne lecture ! Et donnez-nous votre avis !
La flore intestinale : un jardin qu’il faut protéger, naturellement et durablement
Imaginons un pays merveilleux, où chaque habitant possède une maison avec un jardin autour. Dans ce village, l’ambiance est bonne, les habitants sont tous amis, ils s’invitent les uns chez les autres. C’est la fraternité qui règne, sauf pour une chose : chacun cultive jalousement son jardin, et chacun est persuadé de posséder le plus beau carré de verdure, les fleurs les plus majestueuses, les plus belles harmonies de couleur.
Disons-le carrément, en ce qui concerne les jardins, c’est chacun pour soi. Il y a ceux qui passent leurs journées à désherber, à biner, à tailler, pour que leur jardin soit parfait, pas une feuille qui dépasse, ni un pétale tombé au sol ; d’autres se montrent moins rigoureux, ils font confiance à la Nature, alors ils laissent les plantes et les fleurs trouver librement leur place, sans interagir outre mesure, juste pour éliminer les fleurs fanées ou couper quelques ronces trop envahissantes, advienne que pourra ; d’autres encore sont impatients, ils ne veulent pas perdre de temps à entretenir leur terrain, la terre est basse et ça fait mal au dos, ni se salir les mains, ni crotter leurs chaussures, alors ceux-là utilisent des engrais par sacs entiers, et des produits chimiques à pleins bidons.
Chaque mois, un concours est organisé pour élire le plus beau jardin. C’est une compétition importante pour certains, voire vitale, alors que d’autres bien sûr ne participent pas, ou avec un investissement minimal. Le jury s’attache à deux critères principaux : d’abord, l’originalité du jardin, c’est-à-dire ce qui fait que ce jardin est différent des autres, ce qui le rend unique ; ensuite, la variété des plantes, avec des feuilles vertes ou rouges, lisses ou dentelées, et la multiplicité des fleurs, en formes et en couleurs.
Chacun redouble d’ingéniosité pour réaliser le jardin le plus personnel et le plus varié.
La lutte est acharnée entre les participants, même si quelques-uns sont rapidement éliminés, ceux qui utilisent des engrais chimiques appauvrissant leur terre, ou ceux qui arrosent avec du glyphosate au mépris de leur santé et de celle du voisinage. Au final, le gagnant est celui qui a construit le jardin qui lui ressemble le plus, qui exprime le mieux son identité, avec le plus d’équilibre entre les massifs vivaces et les petites plantations décoratives. Ce gagnant devra avoir entretenu la terre de son jardin comme un trésor unique et de façon naturelle.
Parfois, des événements viennent perturber le concours, comme des orages violents qui décapent la terre, ou une pollution qui agresse les plantes. L’été crée également des conditions défavorables, de plus en plus, en asséchant la terre. Et des insectes ou des parasites contrarient souvent l’équilibre entre les plantations. Dans ces conditions, certains sont tentés de remplacer leurs fleurs personnelles par des plantes de substitution qui ne sont pas habituellement présentes. Cette solution peut faire illusion, mais les jardins perdent alors leur personnalité pour tomber dans l’uniformité : tout le monde réensemence avec les mêmes plantes, mais avec un succès aléatoire, sans spécificité et sans diversité. Cette solution peut se justifier de façon transitoire, pour répondre à l’urgence, mais à long terme, chacun voudra retrouver l’identité de son jardin. La seule voie vers un succès durable.
Dans cet objectif, l’idéal est de restaurer son jardin dans sa composition initiale, d’une part en soignant les fleurs abîmées, mais surtout en redonnant à la terre toute sa capacité nourricière et sa force protectrice, naturellement et durablement. Certes, il faudra du temps, de la persévérance, mais les solutions écologiques existent, comme un bon compost organique riche en nutriments, pour préserver son jardin, dans sa spécificité et sa diversité. Et ainsi, chacun vivra en harmonie avec son jardin !
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Comprendre la spécificité de notre jardin intestinal
Dans l’histoire de François Légende, notre jardin, c’est notre flore intestinale (ou microbiote), les fleurs, ce sont les bactéries de ce microbiote et la terre, c’est la muqueuse intestinale.
Chacun d’entre nous possède une flore intestinale qui lui est spécifique, c’est-à-dire que les bactéries qui composent ce microbiote sont différentes d’une autre personne, qualitativement et quantitativement. Le microbiote est une véritable carte d’identité, qui s’établit dès la naissance et durera toute la vie. Il faut donc en prendre soin, au quotidien, et en premier lieu grâce à une alimentation saine.
Évidemment, un autre intervenant joue un rôle majeur : la muqueuse digestive. Pour exercer ses effets bénéfiques, le microbiote doit impérativement être fixé sur nos muqueuses digestives. On parle d’adhésion ou entéro-adhésion, et ce mécanisme est une étape préliminaire à toute activité biologique. La qualité des muqueuses digestives est donc un critère essentiel pour l’équilibre intestinal.
Un autre élément important : la muqueuse intestinale nous appartient (nos cellules), contrairement au microbiote qui est constitué de micro-organismes extérieurs à notre corps (cellules autonomes). Nous sommes propriétaires de ce terrain, qui va définir notre équilibre global : physique, psychologique, mental ou spirituel.
Ce terrain est fragile, il peut être perturbé de multiples façons : agressions bactériennes ou virales, intolérances alimentaires, agressions chimiques, alimentation moderne ultra-transformée...
L’analogie avec le jardin ne s’arrête pas là. Par exemple, il convient de respecter le rythme des repas, ne pas grignoter, ne pas manger copieusement trop souvent, ce qui équivaudrait à arroser son jardin sans cesse ou de façon trop abondante. L’espacement entre les repas et le respect d’une phase de repos suffisamment longue la nuit (jeûne nocturne) sont essentiels pour l’équilibre acido-basique.
Venons-en aux engrais, naturels bien sûr ! Nous le savons tous, l’utilisation de composés chimiques, comme trop de médicaments anti-inflammatoires ou trop d’antibiotiques, perturbe l’harmonie digestive et est un facteur de déséquilibre du microbiote.
Alors comment préserver notre jardin intestinal de façon écologique et durable ?
Les prébiotiques
La première solution est d’utiliser des « Prébiotiques », c’est-à-dire des composés qui vont nourrir la flore microbienne endogène (le microbiote bénéfique et spécifique à chaque individu).
Longtemps, les prébiotiques ont été limités aux fibres, très efficaces mais qu’il faut utiliser en grande quantité, plusieurs grammes par jour. Cela induit certains effets secondaires inévitables comme un risque de ballonnements et des flatulences. L’analogie avec le fumier de nos campagnes prend alors tout son sens (olfactif). Aujourd’hui, la définition des prébiotiques a changé, en intégrant tous les ingrédients qui favorisent le bon microbiote : certaines plantes comme le Curcuma ou certains produits fermentés.
Les probiotiques
Une deuxième solution, très répandue, est de recourir aux « Probiotiques » ou « souches microbiotiques revivifiables ». Il s’agit de bactéries de substitution qui vont suppléer transitoirement la flore normale endogène. C’est comme replanter votre terrain avec des fleurs différentes des fleurs initiales : cela modifie l’aspect de votre jardin. Cette solution peut être bonne à condition que plusieurs paramètres soient respectés. D’abord, les souches microbiotiques sont à la fois vivantes et étrangères, et elles vont coloniser vos intestins : il est donc primordial que ces bactéries soient d’une totale innocuité (non-modifiées génétiquement, origine naturelle).
C’est ce qu’on appelle l’effet-souche. En réalité, on ne devrait pas parler de probiotiques en général, mais de telle ou telle souche probiotique. Ensuite, même si cette souche est une bonne souche, elle doit être acceptée par votre propre microbiote car elle va entrer en compétition avec celui-ci : elle pourrait être rejetée (pas d’efficacité) ou mal reconnue par le système immunitaire, comme un agresseur extérieur (effet délétère). C’est ce qu’on appelle l’effet-hôte, correspondant à la manière dont chacun de nous va recevoir individuellement une souche donnée. Ainsi, le recours aux probiotiques doit être évalué selon la souche probiotique choisie et pour un individu donné.
Les actibiotiques
La dernière solution consiste à privilégier des composés naturels qui vont renforcer directement la muqueuse intestinale et nourrir le microbiote en place. Ce rôle peut être joué par les « Actibiotiques » ou « souches microbiotiques thermostabilisées ». Il s’agit d’un complexe fermenté riche en nombreux ingrédients favorables : des prébiotiques pour nourrir les bactéries de la flore ; des post-biotiques, composés naturellement produits in situ par la flore endogène et possédant des vertus antibiotiques naturelles contre les pathogènes ; des psycho-biotiques qui favorisent la communication microbiote-intestins-cerveau ; des para-biotiques pour moduler l’immunité.
Conçus à partir d’une souche naturelle unique, la souche L.B, les Actibiotiques s’adaptent à chacun de façon individualisée, c’est-à-dire en respectant le fragile écosystème que chacun de nous établit durablement avec son propre microbiote.